Horobi

1/Présentation..

La nuit venait de tomber sur les longues plaines du territoire mizu. Une légère brise, venant de l’océan du nord, apportait un air pur et frais sur les immenses étendues de terre. Les hautes herbes qui peuplaient tout le paysage, dansaient toutes ensembles, sur le même rythme, celui que le vent imposé. Si et là un ou deux gros arbres cassaient la sculpture lise de la plaine…

Un vieil arganier. Presque à la fin de son âge. A sa base ? Un énorme rocher... Nan. En fait on pouvait remarquer plusieurs rochers qui, très maladroitement, dessinaient un contour… Un creux… Des roseaux… De l’eau...

Une silhouette était visible, assise sur le rocher le plus gros et surplombait le petit point d’eau qui était présent, dans l’obscurité de l’arbre. Malgré la pleine lune, on ne pouvait rien distinguer… Etait-ce un homme ? Une femme ? Où que sais-je encore…

La lune et les quelques étoiles du soir se reflétaient à la surface de l’eau, plutôt calme, avec seulement quelques petites rides sur le dessus quand la brise se faisait sentir…
La silhouette se redressa. Un long habit qui le couvrait des pieds jusqu’au cou flottait timidement dans le léger vent. Elle se rapprocha de l’eau. Cette dernière venait de quitter l’obscurité, pour être éclairée par la lumière reflétée par l’astre blanc dans le ciel étoilé.
C’était un jeune homme… il devait avoir une vingtaine d’année tout au plus.

Il n’avait pas d’arc et n’avait ni l’allure d’un mage, ni celui d’un sorcier. C’était un jeune guerrier, qui avait privilégié le physique et la force. Un combattant aimant le corps à corps [hmm vous aimez les filles ], plutôt que d’apprendre la sorcellerie ou la magie dans les grandes écoles et universités.

Il était mince, pas très grand mais assez musclé. Son visage était jeune. Il ne comportait aucune trace de coup ou de cicatrice. Il avait des yeux d’un vert très clair. Il portait un ensemble de boucle d’oreilles accroché à son oreille gauche. Ses cheveux étaient mi long, de couleurs noirs, très foncé. Il passa la main pour enlever les mèches de cheveux qui s’étaient placés devant sa tête… Il regardait la surface de l’eau… Pensif.

Il déposa ses armes blanches sur le froid du gros rocher et enleva aussi son long coupe vent, qu’il plia délicatement. Il laissa apparaître ses bras nus… Sur celui de gauche, flottait un bandeau de couleur rouge… Un nom… Sayurie… était écrit sur ce dernier. Ce bandeau, ainsi que l’alliance qu’il portait, était le symbole de l’amour fort qui unissait les deux amoureux. Ils étaient mariés.

Horobi portait un large pantalon noir ainsi qu’un haut épais sans manche de la même couleur que le pantalon… De nombreuses ceintures étaient visibles… Une première autour de la taille avec un anneau métallique argenté. Puis une seconde juste au dessus, identique à la précédente, qui joignait une troisième en diagonale… De petites poches étaient intégrés à cette dernière et contenait de minuscules armes de jets.
Il portait aussi une épaulière mais qui protégeait seulement son épaule gauche. Sur le devant de cette épaulière, ainsi que sur une bague, était frappé les initiales de son clan… du nom de… Aubescur !
Il était jeune et pourtant il avait rallié sous un même nom différents combattants mizus, venant de tout horizons, qui étaient bien plus que de simples membres d’un groupe… ils étaient ses plus fidèles amis.
Ses trois lieutenants étaient de grands combattants… Coco un de ses meilleurs amis, sur qui il avait une confiance absolue, Zebulon, un puissant mage qui l’avait tant de fois aidé lors de ses entraînements et Delirium, une archère aussi belle que dangereuse.
Pour un guerrier, l’honneur était l’une des choses les plus importantes. Horobi était donc du genre à risquer sa vie pour ses compagnons… Pour sa femme bien entendu, mais aussi pour chaque compagnon de son clan…

Il regarda son visage au dessus de l’eau, au milieu des petits points blancs qui représentaient les étoiles. Son talisman mizu pendait. Il joignit ses mains et pris de l’eau pour rafraîchir son visage, quand soudain, un bruit !

Il se redressa normalement comme s’il n’avait rien entendu… et prêta attention à tout se qui pouvait se passer autour de lui…
Encore ! Un nouveau bruit dans les hautes herbes, juste derrière lui…

En gardant tout son calme, il remonta délicatement sa main jusqu’aux poches de la ceinture, l’ouvrit et glissa sa main à l’intérieur pour saisir deux petites étoiles tranchantes fabriquées par ses soins…
Il sentait désormais une présence près de l’arbre derrière lui…
Ses muscles se contractèrent, il était rapide et assez précis… un nouveau bruit ! C’était le signal, il se tourna d’un coup et lança ses deux armes…

Les deux projectiles allèrent droit sur la cible mais celle-ci pris de la hauteur…et les étoiles passèrent en dessous… Un hennissement ! Il compris son erreur tout de suite et pria pour ne pas avoir touché sa cible. C’était une licorne…, plutôt sa licorne, il l’avait reconnu. Il y avait quelqu’un de monté sur son dos.

« Holà, Horobi !! Doucement, ce n’est que nous ! » Dit le cavalier.

A suivre…

2/Pristine et Zebulon..

Horobi reconnut la voix de la silhouette montée sur sa licorne… Cette dernière reposa ses pattes avant sur le sol. Horo-chan se redressa et fit un pas rapide en avant, il paraissait inquiet. Il tenait énormément aux personnes de son clan et à sa licorne, et il voulait qu’aucun des deux ne soit blessé… même légèrement.
Le cavalier sorti de l’obscurité qu’offrait l’arbre et avança avec la monture vers le jeune chef de clan.

« Zebulon !! Je suis content de te voir, tu n’es pas blessé j’espère ?? » dit Horobi en se pressant vers le nouvel arrivant.
« Tout va bien, ne t’en fais pas pour moi. Je pense que c’est idem pour ta licorne. C’est comme si elle avait senti le coup venir » dit Zebulon en souriant pour faire retomber la tension.
« Oui elle est géniale, je l’adore !! » Horo-chan caressa sa licorne au niveau du cou… soulagé.
Sa licorne… Elle répondait au nom de Pristine. Oui, un prénom féminin, car c’était une femelle… Elle était incroyablement belle et grande… et d’un noir… troublant, ténébreux, mais elle était très docile et agréable lorsqu’ils voyageaient. Horobi, en plus d’être un guerrier accompli, avait de grandes notions de dresseur. C’est lui-même qui s’était occupé du dressage de sa licorne.

Il avait déjà eu une licorne, blanche, il y a quelques temps auparavant, à ses tous débuts en tant que chevalier… mais elle était malheureusement morte. Il avait seulement récupéré la vieille selle qu’elle portait, comme souvenir de celle qui l’avait tant de fois sorti de situations délicates et fait traverser de nombreux champs de batailles où se côtoyait morts et vivants… Ce jour là, Horo-chan était très triste… presque aussi triste que de perdre un de ses amis… oui si ce n’est pas autant.
C’est cette vieille selle que l’on pouvait retrouver sur le dos de Pristine, où étaient attachés trois grands sacs… deux d’un coté, où on y retrouvait entre autre de nombreux parchemins et cartes ainsi que des ustensiles et même quelques provisions et un de l’autre côté, où était renfermé une petite réserve de nourriture.

Le lieutenant-mage était descendu du dos de Pristine.
« Merci de m’avoir laissé prendre Pristine pour faire ma p’tite course, cela m’a fait gagner un temps précieux… »
Horobi avait emmené sa licorne jusqu’au point d’eau et lui avait mis à boire.
« De rien, c’est tout à fait normal. Et puis, ça lui a permis de se dégourdir les pattes ! » dit-il en riant.
« Je vais rentrer chez nous, retrouver nos amis présents. Tu viens ? »
C’était vrai, les bâtiments Aubescur étaient visibles de cet endroit… près de la mer… un terrain un peu plus vallonné… et toujours emplis de brume au petit matin… Mizuno-kuni ! L’antre du clan.
« Je vais encore rester un peu ici. Ce calme… ce léger vent… la nuit… la lune… les étoiles… ce tout me relaxe… et me fait réfléchir, me souvenir… Je rentrerai plus tard » dit Horobi, la tête levée vers les petits points blancs.

A suivre…

3/Un après midi d'été..

« Très bien j’y vais… Fais attention à toi, la zone est calme mais on est jamais assez trop prudent »
« Merci, ne t’en fais pas »
Le mage mizu s’éloigna en direction de Mizuno-kuni. Horobi caressa Pristine et se reposa à la place où il était avant l’irruption de Zebulon. Il s’allongea… Ses yeux se fermèrent lentement… très lentement… avec un sourire au coin… son enfance, des moments bons ou douloureux étaient en train d’inonder ses pensées…

« A la chaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaargeeee !!! »
« Tu ne prendras pas ce donjon, p’tite vermine !! »
« Tu veux parier minable ? Je vais t’écraser comme un insecte ! »
C’était un bel après midi, chaud et étouffant, comme l’imposait la saison. Les deux enfants transpiraient énormément mais l’adrénaline du jeu faisait qu’ils ne s’en rendaient même pas compte.
Horobi et son meilleur ami jouaient ‘aux chevaliers’…
Ils en rêvaient… Ils les idolâtraient…, ces hommes nobles, forts, aimant les combats, les guerres, les tournois… reconnus par l’ensemble du peuple.

« Un jour je serais chevalier ! Et je protègerai notre royaume avec force et honneur !! » disait Horobi à son jeune et meilleur ami. Lui aussi avait ce rêve… Oui… lui aussi voulait devenir chevalier au service du peuple mizu…

Mais là, c’était avec des manches de fourches que les deux enfants s’amusaient. Ils avaient le même âge… huit années qu’ils avaient foulé ce sol, ces terres, ce royaume…
Horobi était plus petit et plus mince que son ami qui répondait au nom de Zankuro. Les deux enfants étaient inséparables depuis leur plus jeune âge.

« En garde ! Je vais prendre d’assaut ton donjon ! Waaaaaaaaaaaaaaa… !!! » cria Horobi en chargeant droit devant lui sur le deuxième enfant.

Le fameux donjon, dont ils se servaient dans leur jeu, était en réalité de vieilles ruines d’une ancienne bâtisse et d’un moulin à vent. Les ruines surplombaient le paysage car elles étaient situées sur une légère colline…
Les enfants montaient peu à peu vers ces ruines au milieu des hautes herbes, jaunes et grillées par ce soleil d’été. Ils étaient loin du village, mais c’était dans leurs habitudes de venir jusqu’ici.

« On surplombe les plaines du sud. On est les maîtres de la région une fois grimpés sur le moulin » disaient les enfants lorsque leur tuteur les grondait parce qu’ils s’étaient trop éloignés… car l’un comme l’autre était orphelin. Ils avaient tout les deux le même tuteur… un chevalier des forces mizu répondant au nom de Létasu.
Horobi et Zankuro n’avaient pas conscience des dangers qui les guettaient en s’éloignant seuls de leur village. C’était une grande période de troubles et de guerres entre mizus et tsuchis… et cela depuis quelques années déjà. Une multitude d’attaques avaient été lancées contre le royaume mizu, les tsuchis voulant accroître le leur. Depuis, toutes les contrées mizus étaient devenues hostiles et dangereuses.

A suivre…

4/Mauvais présage..

Clac ! Tac ! Clac Clac ! Tac !
Le bruit des bâtons raisonnait…

« Prépare à toi à succomber ! » cria Zankuro d’un air déterminé.

Il enchaîna une multitude de coups. Horobi essayait de suivre la cadence et donc d’esquiver ou de parer comme il le pouvait. Ils étaient reconnus par les adultes comme les deux garnements les plus doués de leur village pour les affrontements de corps à corps. Leur avenir était tout tracé ! Ils battaient tous les autres enfants dans les jeux et épreuves physiques.
Et comme si cela ne suffisait pas, ils étaient intenables… constamment en train de traîner à droite… à gauche…

Horo-chan tenta une contre attaque mais Zankuro fit un petit mouvement du pied qui déstabilisa l’assaillant et le fit tomber à la renverse. Ils étaient pourtant arrivés au sommet.
Horobi commença à descendre la pente dans sa chute puis ce fut un jeu… il se laissait faire puis s’arrêta. Les jambes et les bras grandement écartés.

« Ma tête tourne… » prononça le jeune enfant à terre.

Son meilleur ami rigolait de bon cœur. Il était content du petit coup qu’il venait de faire…

« Ya pas d’quoi être fier ! C’est pô marrant ! » mais sur ces mots, le jeune Horobi se mit à rire aussi sur la même fréquence que son camarade.
Ce dernier descendit la pente en souriant et s’allongea juste à côté d’Horo-chan.

« Tu te rends compte ? Ça va quand même faire bientôt deux années qu’on a été accepté en tant que page Zanku’… deux longues années… »
« Ouais c’est clair… On a bien progressé mais… il nous fera pas passer écuyer avant nos 12 ans… c’est loin encore… »

Devant leur maîtrise et leur intérêt envers les armes et les chevaliers, Létasu avait décidé de les former… Le frère de Zankuro, âgé de seize ans, était lui-même écuyer au service du chevalier et donc s’occupait d’entraîner les deux petits lorsqu’il ne devait pas s’entraîner lui-même ou aider son maître d’arme… Mais avec les affrontements qui faisaient rage ci et là, la formation des deux pages étaient difficile…

« D’après toi, frero et Létasu vont rentrer bientôt ? J’ai trop envie de m’entraîner et progresser… »

Mais la réponse se fit attendre… Horobi ne l’écoutait plus…
« Chuuut Zanku’ !! Écoute ! T’entends rien ? », il paraissait inquiet…

Les deux amis, ensembles, prêtèrent l’oreille aux moindres bruits autour d’eux…
Crrôôôôaaa Crrôôôôaaa Crrôôôôaaa…
Des corbeaux passaient au dessus d’eux, haut dans le ciel…

Ils se regardèrent.
« Mauvais présages !! » dirent-ils en même temps…

L’un comme l’autre se relevèrent d’un bond sur leurs jambes. On pouvait lire leur inquiétude sur leur visage… Un mauvais pressentiment avait gagné les deux enfants… et ils se trouvaient loin de leur village… Des bruits…
Ils provenaient de ‘l’autre côté des ruines’… dans le bas de la colline assurément…
La peur commençait à les gagner, mais c’est surtout la curiosité qui les dominait… Ils voulaient savoir ce que c’était… et étaient décidé de le découvrir coûte que coûte…

A suivre…

5/L'escalade..

La plaine était d’un calme inimaginable d’habitude… L’on pouvait presque sentir l’herbe pousser.
Les deux jeunes enfants trouvaient donc cette agitation anormale… inquiétante.
Ils s’étaient mis à courir tout les deux en direction des ruines, pour enfin découvrir ce qui se passait. Ils galopaient à une vitesse incroyable comme si le sol était en train de s’effondrer derrière eux, la main serrée sur le manche d’une petite dague qu’ils avaient reçu le jour de leur 8 ans…

« Je prie pour que ça ne vous serve pas pour le moment, mais en ces temps de troubles et de guerres……… C’est juste au cas où… je préfère vous savoir avec cette dague chacun » avait dit Létasu.

Ces paroles, les deux enfants les avaient en tête à ce moment précis. Ils ne s’étaient jamais battus pour de vrai, contre des ennemis, qu’ils soient adultes ou de leur âge. Le cœur d’Horobi battait tellement fort qu’il en avait presque peur.
Ils étaient arrivés au sommet, aux pieds des ruines… Horobi et Zankuro se regardèrent… Des gouttes de sueur ruisselaient sur leur visage. L’inquiétude était visible… Un long moment d’hésitation… Les yeux dans les yeux…
Tout à coup, Zankuro fit un oui de la tête…

« On jette juste un œil… et on part en direction du village les prévenir… » dit-il d’une voix frêle et peu sûr de lui.
Horobi ouvrit la bouche pour répondre mais aucun son ne sortit…seulement un…
« Okay… »

Zankuro pris les devants et commença l’escalade du mur en ruine… Il n’était pas bien haut, mais pour deux jeunes enfants c’était un bon jeu d’escalade. Horobi le suivait de près. Avec l’âge du temps et la guerre qui avait frappé cette vieille bâtisse, les pierres étaient fragile et ne tenaient plus énormément entre elles. Zankuro failli tomber plusieurs fois, en posant un pied ou une main sur une mauvaise pierre. Mais l’escalade touchait à son but… Il avait choisi l’endroit le moins haut, un endroit où quelque chose avait fait un énorme trou dans le mur…
La main de Zanku’ toucha le ‘sommet ‘.

« J’y suis presque… »
Horobi leva la tête et lui répondit.
« Très bien, mais dépêche toi qu’on aille prévenir le village… »

Zankuro pris appui et son visage fut baigné dans la lumière… Il ferma les yeux, sur le coup aveuglé par les rayons du soleil, puis pris appui avec son pied pour se redresser, s’appuya contre le mur à sa droite et regarda en face de lui la plaine… Horobi continua à monter et fut presque arrivé quand il regarda au dessus de lui et vit le visage de son meilleur ami, pâle et effrayé…
Ce dernier tremblait comme une feuille, sa bouche était ouverte, le visage était grave et blanc, il avait perdu toute couleur.

« Zanku’… ? Zaaaanku’ tu m’inquiètes là… qu’est-ce que tu vois ?? » questionna Horobi qui commençait à vraiment avoir peur lui aussi. C’était la première fois qu’il voyait son ami dans cet état.
Devant l’immobilité de son camarade et son silence, il décida de voir par ses propres yeux. Zanku’ était tétanisé, il n’avait même pas entendu les paroles d’Horo-chan.
Horobi arriva au sommet et s’appuya sur le mur, laissant apparaître seulement le haut de son corps…
Il fut étonné dans un premier temps et effrayé très vite du spectacle qui se déroulait devant ses yeux… Quelques secondes passèrent… comme une éternité.

« Zanku’… » La respiration d’Horobi était forte et saccadée… « …Va falloir courir très vite… »

A suivre…

6/La flèche..

Horobi et Zankuro avaient leurs deux yeux grands ouverts… Ils n’y croyaient pas… C’était la première fois… qu’ils assistaient… à… une… invasion tsuchie !!
Une armée entière marchait dans la direction des ruines où ils se trouvaient et, plus important, dans la direction de leur village. Le fracas des armes et des armures se faisaient de plus en plus fortes… les deux enfants restaient immobiles. Les tsuchis approchaient…
Ils pouvaient très bien voir maintenant les hommes et femmes aussi qui composaient cette armée…
Certains, et certaines, étaient montés sur des licornes. Leurs pas étaient rapides…

« …D’ici quelques minutes… ils seront ici… » réussi à dire Zankuro.
« Nous devons partir et alerter le village à tout prix !!», rajouta t-il.

Sur ces mots, les deux enfants allaient amorcer leur descente quand tout à coup Horobi cria :
« Létasuuu !!!! C’est Létasu !!!! Regarde !!! »

Un homme monté sur une licorne bleue était sorti des bosquets poursuivis par un groupe de tsuchis eux aussi en licorne… Ils venaient droit sur les ruines.
Les poursuivants de Létasu se divisèrent en deux groupes et bizarrement renoncèrent à le poursuivre davantage… L’un comme l’autre, les deux amis comprirent très vite le pourquoi quant ils virent qu’une unité d’archers tsuchis avaient pris position. La cible était évidente… le chevalier mizu…

Le lieutenant tsuchis qui dirigeait cette unité abaissa son arme… c’était le signal pour faire feu…
Les flèches volèrent haut dans le ciel et s’abattirent pour la plupart non loin de Létasu qui continuait sans relâche sa progression…

« Vite, il va contourner les ruines, il faut aller à sa rencontre Zanku’ »
Pendant ce temps de nouvelles salves de flèches avaient été tirées.
Horobi descendait… il regarda au dessus de lui car Zanku’ n’avait pas l’air de suivre le mouvement…

« Grouille toi, ils vont te voir et on va louper Létasu… Il pourrai nous ramener… faut prévenir le village !! Grouille !!!!»

« … »

Zankuro ne répondit rien… Il était toujours debout… Il baissa la tête… Des larmes coulaient sur ses joues… Il porta ses mains au niveau de sa poitrine… Horobi baissa sa tête lui aussi en suivant le mouvement des mains de son meilleur ami… Zanku’ appuya fortement et ferma les yeux… ils les rouvris et regarda la paume de ses deux mains… Horobi les regarda et fut aussitôt affolé… elles étaient rouges, rouges sang… Zanku’ saignait…

« Zankuuuuuuuuuuu’ »
Ce dernier se tourna légèrement vers son ami Horobi et le regarda… les mains couvertes de sang… les yeux ruisselant de larmes… la détresse et la tristesse se lisait sur son visage…
Une flèche perdue était venue se planter dans sa poitrine… Zankuro tremblait, il ne sentait plus ses jambes… Son tissu s’imbibé de sang, la tâche s’agrandissait à vu d’œil… rouge… toujours plus rouge… toujours plus grande… du sang… énormément de sang… celui-ci coulait abondamment et ne semblait ne jamais vouloir s’arrêter…

Dans un souffle, Zanku’ dit à son ami…
« Je veux pas mourir… pas maintenant… pas ici… »
Ses yeux se fermèrent, ses jambes ne supportaient plus son poids… il tomba à la renverse, comme un poids mort…

« Zankuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu’ nooooooooooooooon !!! » cria Horobi, en pleurs.

A suivre…

7/Le sauvetage..

L’inconnu de l’océan… Les bruits que le large peut amener avec le vent… Que peut cacher cette énorme masse d’eau dans ses profondeurs sinistres, sombres, froides… sûrement la mort !! C’est ce que pensait Horobi. Il était fasciné et en même temps se méfiait de se qui pouvait reposer sous la surface. Dans le royaume et ses alentours, de nombreux pêcheurs mizus avaient fait circuler d’inquiétantes rumeurs comme quoi les mers étaient peu fréquentables et peu rassurante… En effet d’après ces mêmes personnes des monstres marins auraient été la cause de la disparition de petites embarcations et de pêcheurs…
Etait-ce un signe des dieux, pour que les hommes et femmes ne quittent pas leurs terres et n’aillent pas à la conquête de nouveaux mondes ?

Le vent s’était levé est une plainte venant loin au large était arrivée jusqu’aux oreilles d’Horobi le ramenant ainsi à la réalité…

« Je suis pressé de voir ce qu’il y a au-delà de l’étendu d’eau… » dit-il dans sa barbe.

Les différents royaumes de cette terre avaient fait quelques progrès technologique et commençaient à vouloir étendre leur influence sur de nouvelles terres… Ils étaient convaincus que de nouveaux mondes les attendaient, avec leurs richesses et leurs dangers. De vrais ports voyaient le jour avec de vrais bateaux capables d’aller loin vers l’horizon, l’inconnu et braver les plus fortes tempêtes…

« Un jour, je prendrais un de ces bateaux… »
Ses yeux brillaient et un frisson le parcouru aux sons de ces quelques mots. Il se rallongea et referma les yeux…
« Je sais Zanku’ que tu aurais aimé voyager aussi… Zanku… »

« …
Zankuuuu tu m’entends ?!
Je t’en supplie répond moi… juste un mot… juste un signe »
Horobi pleurait. Il était descendu à côté de son compagnon qui était devenu très vite bien pâle. Les deux enfants transpiraient abondamment mais pour des raisons différentes…
Horo-chan ne prêtait même plus attention aux bruits qui l’entouraient et n’avait pas remarqué l’approche de Létasu.

« Page Horobi !! Que faites vous donc ici ?! Vous êtes inconscient ma parole, des tsuchis arrivent en masse !! »
Mais Létasu n’avait pas encore vu qu’il y avait un corps à terre… Encore pire, que c’était celui de Zankuro.

« Oh mon Dieu non.. !! Zankuro !! »
Zanku ouvrit les yeux…
« Est-ce que vous m’entendez mon garçon ?... Votre blessure est sérieuse »
Horobi n’arrivait plus à bouger, il n’avait même pas levé les yeux vers le nouvel arrivant. Il était en état de choc, il fixait son meilleur ami.
Le chevalier compris très vite que cette blessure était plus que sérieuse… elle était fatale.
Le jeune mourant ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit… une expiration… la dernière… Zankuro venait de mourir…

« NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOAAAAAAAAAAAAAAAAN » cria Horobi.
« …non… non… me laisse pas… non… pas toi… … REVEILLE TOI »
Il saisit les habits de son ami et le secoua.

« Arrêtez Horobi !! C’est fini »
« Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan !! »
Létasu saisit Horo-chan d’une main ferme et le traîna jusqu’à sa licorne qu’alors ce dernier était en larme et se débattait.
« Vous ne me laissez pas le choix… excusez moi… »
Létasu assomma son jeune page avec un léger coup bien placé. Il était très triste lui aussi mais il savait qu’il ne pouvait se permettre de rester là plus longtemps. Un mort suffisait.
Il plaça le corps des deux enfants en travers, sur sa licorne… un mort, l’autre inconscient et se dirigea vers le village aussi rapidement qu’il le pouvait pour prévenir les villageois du danger qui s’approchait à grandes enjambées… inévitablement.

A suivre…

8/L'alerte..

Après avoir longuement galopé, le cavalier arriva enfin au village. L’ambiance y était paisible, les villageois étaient loin de se douter qu’à quelques lieux d’ici, une masse de tsuchis faisait voile.
Létasu se dirigea immédiatement vers la hutte du chef de village après avoir déposé délicatement le corps de Zankuro et Horobi sur un banc en bois près de l’entrée. Personne n’avait remarqué les deux enfants et le train-train habituel continuait de plus bel.
La hutte était spacieuse. Deux grandes torches rouges étaient à l’entrée, procurant une chaleur douce l’hiver… mais avec la chaleur de cet été torride, elles étaient éteintes. Un long tapis allait de l’entrée jusqu’à un petit trône tout simple en bois massif, orné de sculptures anciennes. La salle comprenait quatre tables avec quelques chaises. Six gardes étaient présents et de petites torches ainsi que de nombreux tableaux étaient accrochés aux murs. Létasu regarda un à un les anciens chefs de village sur les tableaux. La porte du fond s’ouvrit. Le chef Keizo-Karath, un très vieux sorcier, fit son apparition.

« Létasu ! » dit le vieil homme, qui prenait place sur son trône, d’une voix rauque.
« Tu es enfin rentré… »

« Oui » fit le chevalier.
« Mais j’apporte de bien sombres nouvelles j’en ai peur… Une armée tsuchie se dirige sur ce village et vous n’êtes pas de taille pour les combattre. Les habitants doivent fuir dès maintenant… !! »

La tête du sorcier changea tout à coup d’expression.
« Dans… dans combien de jours ils seront là ? »
« Euh… Ce n’est pas en jours qu’il faut compter… Ils seront là maintenant !! Nous devons fuir !! »
Un silence puis…
« GAAARDE !! Allez sonner la cloche d’alarme !! Que les villageois se réfugient dans nos grottes dans les bois de Seïki !! » cria le chef.
Les gardes s’exécutèrent sur le champ.

Des cris se firent entendre. Les deux hommes, maintenant seuls dans la pièce, furent extrêmement étonné.
« Déjà ! » pensa Létasu. « Impossible. » La peur le gagnait.

Les deux hommes se précipitèrent à l’extérieur en toute hâte pendant que la cloche, annonçant l’ennemi, retentissait puissamment, se faisant entendre dans tout le village et les plaines aux alentours…

A suivre…

9/La fuite..

Le calme qui régnait précédemment avait laissé place à la panique… Les villageois couraient dans tous les sens, rassemblant leur famille et quelques affaires en toute hâte… Deux guerriers avaient commencé à diriger quelques familles vers les bois pendant que la garde avait pris les armes et se dirigeait vers l’extérieur de la ville… vers l’ennemi.
Une dizaine de tsuchis commençaient à descendre la colline pour fondre droit sur les gardes du village. Le combat faisait rage, le fracas des épées était puissant et les sorts fusaient…

« Bonne chance Létasu… Que Soraya guide vos pas… !! » Keizo-Karath se préparait à combattre… Lui aussi se dirigea en dehors de la ville sans se retourner vers le chevalier. Il lança une énorme boule de feu sur les deux tsuchis encore debout… seulement trois des six gardes étaient toujours debout…

Létasu pris avec lui Horobi et Zankuro…
« Fuyez tous !! » cria t-il.

Les hommes les plus valides avaient revêtu quelques vieilles armures… Ils étaient armés de vieilles épées, dagues ou bâtons… Leur but était de ralentir les tsuchis et laisser le temps aux autres villageois de partir…

Une troupe d’ennemis chevauchant des licornes étaient apparus… Ils descendirent de leur monture… Un guerrier ou sorcier accompagné d’un archer par licorne…
Les chevaliers fondirent sans perdre de temps sur les trois gardes restant et les quelques villageois, pendant que les sorciers lançaient de multiples sorts sur des huttes en bois… les boules de feu fendaient l’air pour embrasser le toit d’une maison à quelques mètres de Létasu… Des éclairs frappaient des femmes et des enfants qui couraient en criant… Les archers bandèrent leurs arcs et lancèrent des flèches enflammées… Le chef Keizo-Karath en avait reçu une dans la cuisse mais il continuait à lancer ses sorts…

« S’il vous plait Monsieur aid… »
Du sang coula de la bouche du jeune garçon… une flèche s’était planté dans sa poitrine… Des corps de femmes et d’enfants étaient carbonisés ci et là… Les larmes envahirent le noble chevalier Mizu… Il ne pouvait rien faire seul… Il devait fuir… Un petit groupe de villageois avait réussi à rentrer dans le bois… Les seuls villageois restant étaient morts… ou gravement blessés…

Létasu cria :
« Repliez vouuuuuuuuuus !! »

Mais il était trop tard… seul le Chef du village était encore debout… Il avait 3 flèches plantées dans le corps et une à la jambe… le sang ruisselait… Dans un dernier souffle il lança son sort le plus dévastateur…

« Krali… donne moi la puissance… » Des éclairs… des flammes… les couleurs et les éléments se mêlaient…
« Prenez ça… Que Nextépé vous accueille chez lui… »
Il balança le sort en direction des archers tsuchis… Ils n’eurent pas le temps de fuir… Ils furent littéralement déchiquetés… Un dernier souffle… Keizo-Karath s’écroula… Le grand sorcier Mizu avait rendu l’âme…

A suivre…